« Sans participation de l’odorat, il n’y a point de dégustation complète »
Anthelme Brillat-Savarin, dans Physiologie du goût
Dans le schéma 2 de la partie « Analyse des informations » de l’odorat, il est indiqué que 85% des cas d’anosmie s’accompagnent d’une perte du goût. Ainsi, ceci nous amène à poser l’hypothèse suivante: le goût a une influence sur l’odorat et inversement.
Nous allons vous reporter ici quelques expériences que nous avons réalisées et leurs résultats.
A noter:
Pour ne prendre en compte que l’odorat et le goût, nous avons:
- bandé les yeux du sujet pour que la mémoire visuelle n’influe pas dans l’identification des aliments.
- réduit les aliments en bouillie pour que la texture ne joue pas non plus dans la reconnaissance des aliments.
Nous avons réalisé les expériences suivantes sur 10 personnes de notre entourage.
Nous avons utilisé comme aliments: de la banane, du jambon de Bayonne et du chocolat. Et comme odeurs: du basilic, de la ciboulette et du beurre fondu.
EXPÉRIENCE 1:
Faire goûter différents aliments a une personne et noter si elle reconnaît l’aliment ou non. En même temps, nous prendre en compte ou non son odorat:
- lui laisser son nez tel quel
- lui boucher le nez*
- confronter la personne à une autre odeur, qui n’est pas celle de l’aliment
EXPÉRIENCE 2:
Le but de cette expérience et de tester l’hypothèse inverse. Faire sentir différents aliments a une personne et noter si elle les reconnaît ou non. En même temps, prendre en compte ou non son goût:
- ne rien lui donner à manger
- confronter la personne à un autre goût, qui n’est pas celui de l’aliment
RÉSULTATS:
Expérience 1:

Expérience 2:

INTERPRÉTATIONS:
Bien sûr, ce lien subtile entre le goût et l’odorat n’est pas évident: en effet, les différences que nous pouvons observer restent minimes. Cependant, il est remarquable que la reconnaissance de l’odeur ou de l’aliment se fait presque unanimement simultanément lorsque d’autres goûts ou odeurs (respectivement) ne sont pas perçus par la personne. En revanche, lorsqu’on laisse l’autre sens influencer celui qu’on teste, on peut remarquer que certaines personnes mettent un peu plus de temps pour identifier cette odeur ou cet aliment. Il est important de noter que la perception de chaque individu est personnelle, c’est pourquoi une odeur peut gêner la perception du goût de la banane par exemple, pour une personne, mais pas pour une autre.
conclusion:
Le goût et l’odorat sont bien 2 sens qui s’influencent réciproquement.
REMÉDIATIONS:
Nous aurions voulu tester ces expériences sur un grand nombres de personnes pour avoir des résultats plus représentatifs. De plus, nous aurions pu donner des résultats en fonctions du temps de reconnaissance de l’odeur ou de l’aliment: c’est-à-dire reporter exactement le temps identification mis par la personne et ainsi de créer différentes catégories (au bout de 2 sec, 4 sec, 6 sec, 8 sec…) choisies judicieusement en fonction des résultats.